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Histoires de Collectionneurs

Camondo et Kraemer, une longue et belle histoire entre collectionneurs

Le 5 septembre 1917, le Lieutenant Nissim de Camondo, fils du comte Moïse de Camondo, disparaissait en mission aérienne , alors qu’il effectuait une reconnaissance photographique au-dessus du front entre l’Allemagne et la France.

Alors que nous rendons hommage aux héros de la première guerre mondiale, la famille Kraemer se souvient avec beaucoup d’émotion de ce lien très particulier établi avec ses voisins de la rue de Monceau.

La Galerie Kraemer entretient une relation particulière avec le Musée Nissim de Camondo.

Cette célèbre famille de collectionneurs d’art était voisine, cliente et amie.
Si bien que nous avions été honorés et émus de leur écrire ces quelques mots :

Chère famille Camondo,

Nos deux familles se sont rencontrées au début du XXe siècle.
Nous sommes plus que des voisins du 43 et du 63 rue de Monceau à Paris.
Des liens amicaux entre collectionneurs et antiquaires se sont tissés.

Votre famille, ainsi que nos arrière-arrière-grands-parents, arrière-grands-parents et grands-parents ont inspiré et créé un art de vivre devenu, depuis, légendaire.

Merci d’avoir perpétué vos traditions ancestrales de générosité et d’humanité, où que vous ayez séjourné.

Merci d’avoir été de grands mécènes pour la France et l’art français.

Merci d’avoir été la référence de grands collectionneurs de votre époque jusqu’à la nôtre.

Merci, plus humblement, d’avoir contribué à l’ascension de la Galerie Kraemer, qui est très honorée aujourd’hui de participer à la restauration de votre si belle demeure.
Merci les Camondo.

La famille Kraemer.

Nissim de Camondo museum.

Musée Nissim de Camondo.

Nissim et Moïse de Camondo dans le jardin de l’hôtel particulier du 63 rue de Monceau à Paris en 1916.

Rénovation des cuisines et des salles de bains du musée Nissim de Camondo

Le comité Camondo.

Créé en 1985 par des mécènes, le Comité a permis la restauration de plusieurs pièces et salons afin que la Maison des Camondo retrouve son lustre d’antan.
La famille Kraemer a aussi participé à la rénovation des superbes cuisines, certainement les seules de ce genre visibles à Paris, et des salles de bains du musée Nissim de Camondo, qui témoignent du fonctionnement d’une grande demeure parisienne des années 1900.

La Galerie Kraemer a aussi soutenu des expositions se déroulant au musée Nissim de Camondo, comme celles sur le bronzier Jean-Louis Prieur ou l’orfèvre Robert-Joseph Auguste, deux grands artistes du 18e siècle.

Nous avons eu également le plaisir de contribuer à l’exposition “Nissim de Camondo et la Grande Guerre, 1914-1917” ainsi qu’à l’ouvrage recueillant ses correspondances avec son entourage, notamment avec son père.

Nissim de Camondo, Correspondance et Journal de campagne. 1914-1917 et Portrait.

Des objets symboliques au musée Camondo

Peu d’indices dans le musée n’indiquaient au visiteur les origines religieuses de la famille Camondo.

Nous avons découvert deux livres de prières qui furent jadis la propriété des Camondo : un livre pour Rosh Hachana et un autre pour Yom Kippour, édités en 1839 à Vienne et reliés à Constantinople, avec des reliures en cuir multicolores mosaïquées.

On y distingue en lettres hébraïques et latines le nom d’Abraham Salomon Kamondo.

Lorsque nous avons fait part à la conservatrice du musée de notre souhait de les offrir, elle nous a gentiment rappelé :
« Laurent et Olivier, vous savez bien qu’il ne peut pas y avoir de dons d’objets au musée Camondo, c’est dans le testament ».

Nous lui avons indiqué notre intention, que quoi qu’il arrive, ces ouvrages ne quitteraient plus la rue de Monceau, que ce soit au 43 ou 63…

Difficile dans l’émotion de cette rencontre de se souvenir si c’est elle ou nous-mêmes, qui avons trouvé la solution … :
Il ne s’agira donc pas d’un don mais d’un simple retour !

Les ayant donc simplement “retournés”, ces livres figurent aujourd’hui dans la vitrine d’une pièce proche de la chambre de Nissim, au second étage au côté d’autres objets privés, dont certains que nous avons ensuite trouvés, et de photos de famille.

Ces livres rares rappellent aux visiteurs que la famille Camondo s’est éteinte à Auschwitz.

Sans leur générosité et grâce au don au musée des arts décoratifs (MAD) de leur hôtel particulier et bien sûr de leur collection, le nom de ceux qu’on appelait les Rothschild de l’Orient serait tombé dans l’oubli.

Le passionnant livre de Pierre Assouline, “ le dernier des Camondo ” (éditions Gallimard, 1997), et d’autres beaux ouvrages ont contribué à faire vraiment revivre ce musée qui s’était quelque peu endormi.

Jusqu’à aujourd’hui, grâce à des conservateurs de grande qualité, et au personnel de gardiennage tellement attachés à ce musée étonnamment riche et intime, les visiteurs ont le sentiment d’être reçus dans un fantastique lieu privé, que la rénovation en cours va rendre encore plus attrayant.